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La fête est finie / Orelsan (1982-....). Chanteur. Chant
Document sonore
Edité par 3ème Bureau. Paris - 2017
Déjà 6 ans qu'il n'avait pas sorti d'album solo. Depuis son deuxième opus événement Le chant des sirènes (double disque de platine) sorti en 2011, le rappeur touche-à-tout a été plus qu'occupé : deux albums supplémentaires au compteur (certifiés disque de platine) avec son groupe Les Casseurs Flowteurs (en duo avec Gringe) dont la bande originale de son film, Comment c'est loin. Car Orelsan a aussi pas mal squatté les écrans, le grand comme le petit, avec son film mais aussi avec la série Bloqués, diffusée en 2015 et 2016 sur Canal+. Toujours aussi audacieux, ses textes souvent incisifs et décalés sont uniques dans le paysage français et en font la voix d'une génération.
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Le fête est finie
« La fête est finie » est le troisième album solo d'Orelsan, il arrive après le classique « Le chant de sirènes » sortie en 2012. Le rappeur de Caen, revient avec 14 tracks, contenant de beaux featuring : Stromae sur « la Pluie, » Nekfeu sur « Zone », Maître Gims sur « Christophe » et Ibeyi sur « Notes pour trop tard ». L'album est plus accessible que ses précédents, avec beaucoup de titres calibrés pour la radio comme : « Basique » (dont le clip cumule aujourd'hui 54 millions de vues), « Tout va bien », ou encore « La Pluie ». Orelsan nous offre ainsi un projet moins torturé que les précédents ; tant dans les sonorités que dans les paroles. Cependant, « La fête est finie » s'inscrit dans une réelle continuité artistique. Ainsi, on peut considérer l'album « Perdu d'avance » comme correspondant à l'adolescence de l’artiste, « Le Chant des sirènes » comme son arrivée à l'âge de jeune adulte et la « Fête est finie » comme correspondant à l'âge adulte. Orelsan développe ici tous les sentiments compliqués qu'il ressent en tant qu'adulte.Il est à la fois soulagé d'avoir réussi à percer dans la musique, et de mener une vie stable avec les gens qu'ils aiment, mais il est aussi nostalgique des moments qu'il passait avec ses amis, à Caen, à traîner dans les rues de sa ville. L'album s’ouvre sur le titre « San », le rappeur y fait le constat suivant : il a réussi à devenir ce qu'il voulait être mais rien n'a changé dans sa manière d'aborder la vie et il se sent aussi mal qu'avant. L'album se clôt sur le titre « Notes pour trop tard », où il s'adresse à un jeune qui voudrait percer dans la musique comme lui. La boucle est bouclée. « La fête est finie », clôt la trilogie autobiographique d'Orelsan commencé avec « Perdu d'avance ». Moins engagé et torturé que ses précédents albums, il est plus facile à écouter mais moins profond et intéressant. Un titre à jeter : « La lumière ». Il raconte l’histoire, d’un homme ivre en boîte de nuit. Le thème est sans intérêt car vu et revu, les paroles sont à l’image du thème, et le beat (un morceau d’électro des années 90) n’a rien d’exceptionnel. Un titre à garder : « Dans ma ville on traîne ». C’est un hommage musical à la ville natale du chanteur : Caen. Le morceau nous montre qu’Orelsan parle, et parlera toujours des environnements urbains comme personne, qu’il reste encore un rappeur technique et un bon storyteller.
CELINE LAURENT - Le 15 juin 2018 à 09:48