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Wuhan, ville close, journal / Fang, Fang (1955-....). Auteur
Livre
Edité par Stock ; Impr. CPI Brodard et Taupin - 2020
Du début de la pandémie de coronavirus qui bouleverse nos vies, nous ne savons rien. Wuhan, "épicentre" de l'épidémie, est un point aveugle. Fang Fang, écrivaine reconnue et habitante de Wuhan, écrit son journal sur les réseaux sociaux chinois. Strictement confinée pendant plus de 60 jours, ce qu'elle écrit n'est pas ce que nous entendons de la Chine. Elle raconte le chaos du début, la mort, la peur et le chagrin dans une ville de 9 millions de personnes - des familles, des voisins, des amis. Elle raconte aussi le quotidien, la débrouille pour acheter à manger, les plaisanteries qui circulent, le printemps qui vient dans une ville qu'elle aime et la maladie qui n'en part pas. Son journal en ligne est régulièrement censuré, car Fang Fang pose des questions qui dérangent. Pourquoi avoir maintenu le silence sur les dates de début de l'épidémie ? pourquoi avoir assuré pendant vingt jours - dramatiquement précieux - que la maladie ne se transmettait pas d'homme à homme ? "Nous n'avons plus assez de larmes pour pleurer" , écrit-elle en parlant de tant de morts. Combien sont-ils en réalité, celles et ceux dont les téléphones portables s'entassent par milliers à la sortie des hôpitaux, dont les urnes encombrent les crématoriums ? Ces questions nous concernent, nous qui sommes touchés par cette même catastrophe. Tandis que nous nous laissons aller à admirer les prouesses de l'autoritarisme en gestion de crise, la voix de Fang Fang résonne. Elle louvoie entre la censure et les attaques des ultranationalistes. Ses écrits sont lus par des dizaines de millions d'internautes, partagés massivement en privé. Le journal de Fang Fang nous rappelle, avec chaleur et honnêteté, à nos premiers devoirs : l'indépendance d'esprit et l'humanité.
Voir la collection «La Cosmopolite (Paris), 2020»
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