0 avis
Revive l'Empereur ! / Puértolas, Romain (1975-....). Auteur
Livre
Edité par le Dilettante. Paris - 2015
La folle histoire d'une lutte sans mort de Napoléon Bonaparte, revenu aux affaires pour sauver le monde contre les djihadistes : l'imagination au pouvoir. De nos jours, un chalutier norvégien de Findus repêche, dans ses filets, Napoléon Bonaparte et son cheval Le Vizir, maintenus en parfait état de conservation grâce aux eaux glaciales de la mer du Nord. Le retour du premier Empereur de France coïncide avec la vague d'attentats djihadistes qui assaille le pays depuis quelques mois. Promu, par une secrète confrérie corse, à une retraite au soleil, Napoléon, boosté au Coca-Cola Light pour apaiser ses aigreurs d'estomac, et en escale à Paris, ne peut rester indifférent au sort de son peuple. Il décide alors de se lancer dans une guerre contre les fanatiques islamistes. Evincé par le gouvernement de Hollande, il devra se constituer une nouvelle Grande Armée qui s'avèrera être bien loin de celle qu'il imaginait. Le premier mot que prononça Napoléon Bonaparte, à bord du vol Scandinavian Airlines SK0407 qui devait le ramener en France après deux siècles d'absence, fut un mot américain. - Coca-Cola. Ce mot n'évoquait encore rien pour lui, si ce n'est l'étrange arabesque dessinée en lettres blanches sur fond rouge qui illustrait cette drôle de gourde cylindrique posée sur la tablette de son voisin. Et alors que l'hôtesse de l'air, une grande blonde saucissonnée dans un uniforme bleu trop étroit pour elle et portant un petit chapeau en forme de boîte de camembert, fouillait dans le tiroir de son chariot, il répéta le mot à voix basse, à la manière d'une incantation, pour essayer d'en capturer toute l'essence et d'imaginer le goût de ce jus noirâtre qui pétillait, dans le gobelet d'à côté, telles les gerbes de poudre explosive qui avaient illuminé la forteresse de la Bastille en ce lointain après-midi du mardi 14 juillet 1789. Il n'avait alors que vingt ans, mais jamais il n'avait oublié. Coca-Cola. L'ancien Empereur n'aurait jamais pensé avoir à parler à nouveau anglais un jour, d'abord parce qu'il s'était cru mort et que les morts, jusqu'à preuve du contraire, ne parlaient pas, que ce soit dans la langue de Shakespeare ou dans aucune autre d'ailleurs, ensuite parce qu'il éprouvait à l'égard de ce peuple aux joues roses et à l'accent pédant, une rancoeur sans limite que de longues années de guerre puis d'exil avaient eu le temps d'aviver.