Syracuse

Brouillard blanc et roman noir en Alaska 5/5

Dans la tempête qui sévit Bess lâche la main de Simon le petit garçon qui l’accompagnait. Et l’enfant disparaît. Lorsque Bénédict s’aperçoit qu’ils sont sortis en plein blizzard, il se met à leur recherche avec l’aide de son voisin Cole. Le roman débute très fort. Le contexte est donné en quelques lignes, des vies sont en danger. Il faut agir vite pour retrouver Bess et Simon. Benedict a la responsabilité de ce petit garçon, il a promis de s’en occuper. C’est un roman facile à lire, fait de courts chapitres où se dévoilent les monologues intérieurs de chaque personnage. Tour à tour on apprend que Bess est une jeune fille qui vit dans la maison de Benedict aux cotés du petit garçon ; que Benedict est un homme, jeune, qui a repris la scierie familiale ; que Cole, embauché à l’époque du père, semble toujours avoir été là, et que Freeman, un ancien du Viet-Nam est arrivé sur le tard. Chacun se raconte, avec son lot de blessures et de désillusions et nous livre les raisons pour lesquelles ils sont venus vivre dans ce coin perdu au milieu de nulle part. Du mystère et du suspens, ce roman tient du roman noir avec cet univers rude autant du point de vue du climat que des relations humaines où quelques personnages se révèlent rustres, vulgaires, racistes et misogynes. «  Cole : c’est pas Clifford qui me surveillera, on a un accord tacite là-dessus. Même si l’alcool qu’il fabrique est imbuvable, il a le mérite d’être gratuit et de faire causer. On s’est rendu compte qu’on avait atterri ici, dans un lieu où on pouvait être qui on voulait, comme on voulait, sans qu’il y ait quelqu’un pour nous chercher des noises. La vérité, c’est qu’on était bien tranquilles jusqu’à ce que Benedict arrive avec la fille et le môme. « 

Anne V - Le 27 novembre 2021 à 14:00

Puzzle 3/5

Vous aimez les puzzles ? Vous n’allez pas être déçu ! A la suite de la disparition d’un enfant, plusieurs personnages de l’histoire racontent leur vie, leur tragédie. De nombreux romans commencent par « planter le décours ». Marie Vingtras fait tout l’inverse. Petit à petit, les protagonistes dans ce livre se dévoilent et expliquent les liens qui les unissent. Ainsi, le suspense est au rendez-vous. Les chapitres sont courts, rendant la lecture « nerveuse » dans le bon sens du terme. Chacun est narré par un des personnages principaux. Ils possèdent tous une des pièces de ce puzzle dramatique. La construction du roman est particulièrement réfléchie et chaque pièce dispose d’une place unique et est positionnée à un moment précis. Contrairement à la neige qui recouvre tout le paysage, les secrets apparaissent au fil de l’histoire. Après les avoir tous rassemblés, nous découvrons la fresque dans son ensemble. Elle n’est pas très belle. En revanche, le livre est plaisant à lire. L’écriture est simple, s’accommode de la personnalité des narrateurs et l’histoire se transforme progressivement en thrillers. Le blizzard en Alaska vous glace le sang comme la vie de certains personnages de ce roman. Je le recommande notamment pour les lecteurs amateurs de construction originale.

Déelle - Le 13 mars 2022 à 17:42