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La carte postale, roman / Berest, Anne (1979-....). Auteur
Livre
Edité par Bernard Grasset ; Impr. CPI Brodard et Taupin - 2021
C'était en janvier 2003. Dans notre boîte aux lettres, au milieu des traditionnelles cartes de voeux, se trouvait une carte postale étrange. Elle n'était pas signée, l'auteur avait voulu rester anonyme. L'Opéra Garnier d'un côté, et de l'autre, les prénoms des grands-parents de ma mère, de sa tante et son oncle, morts à Auschwitz en 1942. Vingt ans plus tard, j'ai décidé de savoir qui nous avait envoyé cette carte postale. J'ai mené l'enquête, avec l'aide de ma mère. En explorant toutes les hypothèses qui s'ouvraient à moi. Avec l'aide d'un détective privé, d'un criminologue, j'ai interrogé les habitants du village où ma famille a été arrêtée, j'ai remué ciel et terre. Et j'y suis arrivée. Cette enquête m'a menée cent ans en arrière. J'ai retracé le destin romanesque des Rabinovitch, leur fuite de Russie, leur voyage en Lettonie puis en Palestine. Et enfin, leur arrivée à Paris, avec la guerre et son désastre. J'ai essayé de comprendre comment ma grand-mère Myriam fut la seule qui échappa à la déportation. Et éclaircir les mystères qui entouraient ses deux mariages. J'ai dû m'imprégner de l'histoire de mes ancêtres, comme je l'avais fait avec ma soeur Claire pour mon livre précédent, Gabriële. Ce livre est à la fois une enquête, le roman de mes ancêtres, et une quête initiatique sur la signification du mot "Juif" dans une vie laïque.
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Avis des lecteurs
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Un roman pour témoigner, tracer.
La réception d’une carte postale, comportant seulement 4 prénoms, trouble particulièrement Anne et sa mère Lélia. Ces 4 prénoms correspondent aux parents, à la sœur et au frère de Myriam, la grand-mère d’Anne et maman de Lélia. Myriam est la seule à avoir échappée à la déportation et à la mort dans un camp d’extermination. La première partie raconte l’histoire de cette famille. La seconde dévoile l’enquête que mène Anne et sa mère pour essayer de connaitre l’expéditeur de cette carte. Enfin, la troisième et dernière partie zoom sur la vie d’après-guerre de Myriam. J’ai beaucoup aimé la première et deuxième partie. Je trouve l’idée de la carte postale particulièrement originale. En revanche, j’ai été un peu moins convaincu par la 3ème. Le dénouement est néanmoins surprenant. Il est amené progressivement dans les dernières pages du livre. Un ouvrage supplémentaire pour témoigner de l’horreur des camps de concentration me semble toujours utile. A l’heure où les derniers témoins vivants de l’holocauste s’éteignent, je considère ce type de récit particulièrement précieux. Personnellement, il me semble important de collationner le maximum de récit de cette période pour les transmettre aux générations futures. La multiplication des formes (reportages télévisés, radiophoniques, recueils ou romans historiques…) permettra de raconter cette période aux prochaines générations et je l’espère, limiter au maximum les risques de revivre l’extermination d’une « communauté » quelle qu’elle soit ! Malheureusement, l’actualité nous prouve chaque jour la présence de l’intolérance dans nos sociétés. La différence est encore trop souvent perçue comme une menace et non comme une richesse, la promesse de puissance supérieure au prix de la vie humaine.
Déelle - Le 16 mars 2022 à 10:54